Diversement nommé, défini, apprécié et condamné à travers l’histoire, le viol est un « motif » récurrent dans la littérature et dans les arts, qui reflètent pour partie l’évolution du droit et des sensibilités à son égard. De l’opprobre morale jetée sur la victime à la récente prise en compte de son traumatisme, du suicide de Lucrèce aux vengeances mises en scène par le genre cinématographique contemporain du rape and revenge, ce cours s’intéressera aux « réponses » au viol de l’Antiquité à nos jours, à travers un corpus composé d’œuvres littéraires, picturales et cinématographiques. Ce parcours nous permettra notamment d’observer la circulation et les reconfigurations dans le temps et l’espace d’un certain nombre de mythes (autour des figures marquantes de Lucrèce, Proserpine/Perséphone, ou encore de Philomèle et Procné), mais aussi de « mythes » autour des violences sexuelles – au sens cette fois de croyances ou représentations qui font obstacle à sa compréhension – alternativement construits et déconstruits par les œuvres du passé comme de la période contemporaine ; autant de phénomènes propices à une réflexion autour de la notion de transferts culturels, mais aussi de celle de « culture du viol ».