Qu’est-ce qui crée la valeur d’une production culturelle ? Quelle place relative occupent les artistes, le marché, les médias, les institutions publiques ? Quels effets l’attribution d’une valeur différenciée (bon/mauvais) a-t-elle sur l’imaginaire d’une population et sur l’ordre social d’un pays ? Ce cours – qui s’inscrit dans la sociologie de l’art et des politiques culturelles – propose une plongée sociologique dans le milieu de l’art et de ses prescripteurs (artistes, programmateurs, journalistes, agents artistiques, etc.). À partir de l’analyse de cas concrets empruntés à différentes périodes historiques (de la naissance de l’impressionnisme à la difficile reconnaissance institutionnelle du hip hop), le cours questionnera comment le milieu artistique est traversé par des rapports de pouvoir, au détriment des classes populaires, des femmes, des individus racisés – relégués à la périphérie des espaces artistiques les plus consacrés. L’art – et les frontières entre art et non art – résulte d’une construction sociale et historique, traversée de luttes et de négociations. Le cours abordera les deux grands paradigmes visant à expliquer ces mécanismes (champ, monde), tout en proposant une approche socio-historique de la place du marché et de l’État.