Objectif général
Ce cours vise à comprendre les fondements de la théorie néoclassique en microéconomie, en particulier la façon dont elle conçoit les comportements des consommateurs et des producteurs dans un système de marché. Il s'agit aussi de situer cette théorie dans un débat plus large sur les effets économiques et sociaux du développement du marché, en la mettant en contraste avec la critique formulée par Karl Polanyi.
Introduction : Pourquoi étudier la théorie néoclassique ?
La théorie néoclassique occupe une place centrale dans l’analyse économique contemporaine. Elle propose une vision du marché comme un système autorégulateur, menant à un équilibre général stable et désirable, garant d’une allocation efficace des ressources (optimum de Pareto).
Mais cette vision est loin d’être consensuelle. Le cours commence donc par une mise en perspective avec la pensée de Karl Polanyi, pour qui le développement d’un marché autonome, "désencastré" des structures sociales, est une source de désorganisation, de tensions sociales et de montée des extrêmes. Contrairement aux néoclassiques, Polanyi voit dans le marché une utopie dangereuse, plutôt qu’un système optimal.
Partie 1 – La microéconomie néoclassique du consommateur
Hypothèses fondamentales : préférences rationnelles, complètes, transitives ; rareté ; utilité croissante et marginale décroissante.
Méthode : optimisation sous contrainte budgétaire.
Résultat : la demande du consommateur découle d’un choix rationnel visant à maximiser son utilité.
Partie 2 – La microéconomie néoclassique du producteur
Hypothèses : entreprise rationnelle, maximisation du profit, rendements décroissants.
Outils : fonction de production, productivité marginale, isoquantes.
Optimisation sous contrainte de coût pour déterminer l’offre optimale.
Partie 3 – Le système de marché et l’équilibre général
Conditions nécessaires à l’équilibre : information parfaite, concurrence pure et parfaite, absence d’externalités.
Démonstration que, sous des conditions très restrictives, l’interaction des comportements individuels mène à un équilibre général walrasien, où l’offre égale la demande sur tous les marchés.
Interprétation normative : cet équilibre est un optimum de Pareto.
Conclusion – Contraste avec la critique de Polanyi et ouverture
À la fin du cours, les étudiant·e·s sont amené·e·s à réfléchir à cette opposition fondamentale :
Les néoclassiques : le marché est un mécanisme efficace d’allocation des ressources, porteur d’un ordre spontané souhaitable.
Polanyi : le marché, lorsqu’il devient autonome, menace les fondements mêmes de la société et engendre des dynamiques sociales déstabilisatrices.
Enjeu final : comprendre les conditions très restrictives nécessaires à la validité du modèle néoclassique, pour pouvoir porter un jugement critique sur sa pertinence réelle. Est-ce Polanyi ou les néoclassiques qui proposent la meilleure lecture du capitalisme contemporain ? À chacun de se forger une opinion éclairée.
Compétences visées
Maîtrise des concepts et outils de la microéconomie néoclassique.
Capacité à mobiliser les techniques d’optimisation sous contrainte.
Aptitude à la mise en perspective critique des théories économiques.
Compréhension des débats entre courants de pensée économiques.
- Enseignant: Melina Mladenovic
- Enseignant: Raphael Porcherot