De Grece en Engleterre : le Cligès de Chrétien de Troyes

Texte au programme : Chrétien de Troyes, Cligès, éd. et trad. de Laurence Harf-Lancner, Paris, Honoré Champion, coll. « Champion Classiques Moyen Âge », 2006. 

Roman le moins connu et le moins commenté du célèbre Chrétien de Troyes, le Cligès est un texte fascinant à plus d’un titre. Deuxième roman de l’auteur champenois, il est une reprise calquée et décalée des amours adultères de Tristan et Yseut, exploitant et interrogeant la légende de la fausse morte, le motif du philtre magique ou encore la rhétorique du monologue amoureux. Il est aussi un roman arthurien sans l’être vraiment : construit sur deux générations de héros grecs de Constantinople, Alexandre et son fils Cligès, le récit joue des allers-retours entre la Bretagne du roi Arthur et un Orient byzantin étrange et richissime, terre d’opulence, de savoirs et de mystères. Interrogeant l’exercice du pouvoir, la passion amoureuse et ses stratagèmes mais aussi la place du savoir dans la fiction, Cligès est aussi un roman sur l’altérité et la richesse littéraire qu’elle impose, construisant un “orientalisme” à interroger et à définir. Le semestre tentera de proposer des pistes d’analyses critiques pour aborder ce roman complexe, véritable creuset d’influences, de discours et de motifs.